Je ne suis rien sans toi,
sans ton visage contre le mien.
Tu étais pour moi le pain
dont on ne se lasse jamais.
Tu avais l'odeur des foins
qui boulverse tout un couchant.
tu es morte sur les photos
où tu souris pourtant éternelle.
J'ai cru t'entendre respirer :
ce n'est que mon coeur qui bat.
J'ai perdu l'espoir de te retrouver
dans les fenêtres entr'ouvertes de la ville
Je ne suis plus qu'un homme
loin de la femme aimée,
loin d'une vie qui n'est plus la sienne,
loin d'un regard qui me montrait le jour.
Les fenêtres ne s'ouvrent plus sur le jour
depuis que je ne peux plus me tenir contre toi,
depuis que ma voix n'a plus l'écho de la tienne pour naissance,
depuis que je ne m'endors plus dans ta chevelure.
je me suis retiré de toi
comme le dernier trait d'une source
et pourtant il reste sur mon corps
toutes les places ou jai aimé le tien
tu ne passes même pas dans mes rêves,
tu es comme une barque qui a disparu à l'horizon
derrière un peu d'écume, derrière un peu de ciel.
Ma maison sans toi n'est plus que quatre murs
J'ai beau t'appeler :
tu as perdu jusqu'à ton nom,
ce nom que ma bouche disait presque avec ta bouche
chaque fois qu'il tombait dans nos baisers.